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« Tu ne fais que contempler, tu vas de la découverte à l’étonnement, et plus tard tu en arrives à ne plus te souvenir d’où tu es parti ni comment tu as peint. » Gao Xingjian / Le goût de l’encre.

 

Je mélange des couleurs, miscibles ou pas, j’observe, elles s’épousent, se repoussent communiquent ...

Je provoque des effets, je laisse une part d’inconnu, de hasard. A un moment clé, une harmonie crée une émotion, une intensité, un souffle. L’expérience me fait arrêter mon pinceau, mon aérographe pour ne pas aller trop loin et perdre là ou j’en suis arrivé. Je sèche , cristallise la peinture avant qu’elle ne devienne fade ou autre chose qui me fait perdre le sens.

Créer de la matière ne suffit pas, elle doit servir mon propos créer une ambiance, conforter une idée. J’opère un lâcher prise avec la technique, j’entretiens une mise en danger inconfortable pour découvrir autrement le processus créatif. Peu à peu un savoir faire empirique me donne confiance. J’expérimente ce processus aléatoire qui peut, en le guidant, m’ouvrir les portes d’une représentation scénique, un paysage , des ciels tourmentés, un fonds surréaliste surprenant. Un effet impossible à réaliser de façon académique. Cela devient un matériau qui intègre une histoire que j’avais imaginé. Quelquefois le tableau se construit au fur et à mesure que ma main façonne et que les couleurs et les formes apparaissent. C’est une invitation à l’imaginaire. Cela marche … ou pas. Il faut accepter les erreurs et s’en servir.

 

« Ca n’y est pas, je recommence, ça n’y est pas encore, je recommence… je recommence jusqu’à ce que cela y soit. » Paul Belmondo

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